« Un café s’il vous plait » ! Une phrase que l’on entend à toute heure du jour, et qui nous a récemment amené vers You decide, pour comprendre comment ce petit grain, fait vibrer notre quotidien! Olivier Geyelin s’est penché sur l’histoire du café, pour nous faire briller en société… Originaire d’Ethiopie et plus particulièrement de la région du Kaffa, le café s’est exporté dans le monde entier, pour s’inviter à la maison, à la table des bistrots, au comptoir des cafés, ou la table des étoilés… Comment cette boisson a-t-elle réussi à faire l’unanimité… ?
L’histoire raconte qu’un berger aurait découvert les bienfaits du café, en voyant ses chèvres manger les graines de la plante… Le café rivalise petit à petit avec le cacao des Aztèques et le thé des Chinois, pour remonter vers le Yémen et conquérir le monde musulman. Les croyants ne pouvant s’adonner à la « boisson », le « k’hawah » s’impose comme une alternative qui enivre. Mais l’excitant est-il véritablement bon pour le corps et l’esprit?
Au XVème siècle, le café continue sa lancée pour arriver aux portes de la Méditerranée. Des « maisons du café », véritables lieux de convivialité, ouvrent au Caire et à Istanbul. Mais la religion l’accusant d’être une « mauvaise boisson », les Musulmans s’en défont. Le café poursuit sa course vers l’Europe, où il est introduit d’abord en Italie, avec le Caffé Florian de la Piazza San Marco. Le breuvage laisse un goût amer dans la bouche du Pape Clément VIII, qui souhaite interdire car il la juge dangereuse. Mais l’ampleur est telle que le café a su résisté!
Dans les années 1650, les Anglais découvrent le café durant leurs voyages en Orient, et ouvrent les premiers coffee shop dans les villes d’Oxford et de Londres. Cinquante ans plus tard, on compte plus de 2.000 établissements dans tout le Royaume Uni. Véritable refuge d’intellectuels et de philosophes, les monarques anglais souhaitent les interdire, à cause des idées qui circulent, des discussions qui s’échangent… Mais rien n’y fait, le phénomène « café » est déjà lancé.
Il faut attendre 1672 pour qu’un Arménien, ouvre le premier café parisien, près du Pont Neuf. S’en suivra le « Procope » en 1686, qui chamboulera les codes, en inventant les bases du filtre à café mais surtout en acceptant les femmes en son sein. Il sera très prisé durant le siècle des Lumières par Rousseau, Diderot et Voltaire, qui y buvait une douzaine de tasses par jour. A la veille de la Révolution, Paris compte 2.000 établissements et en 1720, la demande est telle qu’il faut augmenter les productions. L’homme de la situation s’appelle Gabriel de Clieu, qui va jusqu’à partager sa ration d’eau avec la plante durant la traversée, pour l’amener jusqu’en Martinique, puis Saint Domingue et la Guadeloupe.
En 1689, le café traverse l’Atlantique pour se retrouver à Boston, lieu de révolte politique en 1773 avec la Boston tea Party, qui fait la guerre au thé, et gloire au café! Véritable symbole de révolution, les américains adoptent la boisson pour noyer le thé des Anglais! De l’Ethiopie aux Etats Unis, le café est la première matière agricole échangée dans le monde, avec 2,25 milliards de tasse par jour, et 3 millions de personnes employées rien qu’au Brésil. En plus des retombées économiques, il nécessite très peu d’engrais ou d’agents chimiques, oserons-nous parler d’éthique ?
Au-delà de ses propriétés, le café est devenu l’apanage des sociétés du monde entier. Bon pour se réveiller, clore un repas en beauté, ou prétexte pour draguer, le breuvage est un art qui se cultive dans les bons endroits parisiens. Si comme Louis XV, vous aimez faire votre café, direction les coulisses de l’Arbre à Café où Hippolyte Courty nous montre les secrets de la torréfaction!
L’arbre à café d’Hippolyte Courty
juin 23, 2014